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Le savoir faire de Marc Thuillé |
Les paniers rigides comprennent une armature le plus souvent en châtaignier qu’il faut mettre en forme lorsqu’il est vert. L’usage astucieux d’une poulie permet d’économiser les genoux! Le noisetier peut convenir. Les fines lamelles tressées étaient autrefois des lanières de noisetier fastidieuses à débiter; l’osier tend à les remplacer.
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Les corbeilles sont réalisées à partir de pailles de seigle. |
Marc est très demandé et présente ses oeuvres avec sa bonne humeur, sa gentillesse et sa simplicité légendaires, à diverses expositions de la Bridoire, Novalaise, Mérieux, accompagné de son épouse Eléonore. |
Marc raconte qu’il s’est pris de passion pour la vannerie tout gamin dans les années 35, en apprenant avec les anciens, au cours des veillées d’hiver d’autrefois.
Les travaux extérieurs n’étaient guère possibles dès la nuit tombée, et il n’y avait pas de télé, bien sûr. Alors, la famille, les voisins, les amis se réunissaient dans la cuisine près du feu pour causer et faire des activités utiles. Naillage à l’époque des noix, tricot pour la grand mère, filage pour la mère, et confection de petits objets pour la maisonnée comme des paniers, des outils en bois ou des cordes.
L’exploitation de la ferme n’a pas laissé beaucoup de temps à Marc pour pratiquer la vannerie. En 1998,obligé de laisser l’exploitation agricole suite à un gros problème de colonne vertébrale il se remet à son ancienne passion. Depuis, il réalise des paniers, des corbeilles, rempaille des chaises, couvre des bombonnes, fait des boîtes aux lettres, des paniers à bûches; son travail est très apprécié |
Retrouvez Marc ainsi que d‘autres artistes San Pierrans sur le site Artcopain.fr |
PHG mars 2009 |
Bois et glisse, la passion de Jean Louis TARDY |
Jean Louis TARDY élabore depuis de nombreuses années dans son atelier d’Oncieux des skis en bois dont la renommée est mondiale. . |
Pour faire un ski, Jean Louis assemble dans une presse, trois feuilles et un renfort central en frêne, avec une semelle en polyéthylène et des carres à la partie inférieure. Le temps que la colle polyuréthanne prenne et on démoule un ski tout neuf auquel une couche de résine époxy ou de vernis donnera l’aspect fini. Et voilà, ça paraît tout simple mais on se doute bien que des années d’expérience se cachent derrière cette apparente facilité. Par exemple, les skis ne sont faits qu’en été pour éviter qu’ils ne se voilent à cause de l’humidité emprisonnée en hiver.
Toutes sortes de skis sont ainsi réalisés, pas seulement de télémark, vous savez cette façon de skier des monchus des années 30. Il y a là des skis de descente (chronométrés à 230 km/h!), des surfs avec leur marqueterie en acajou, des skis paraboliques; il y a même des skis ordinaires, qui sont plus légers et plus durables que les skis du commerce et pour un prix équivalent. Allez voir sur son site Internet, ça vaut le coup. |
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Pierre et moi allons de surprise en surprise lorsque nous découvrons dans l'atelier un voilier de 5m45 dont le bordé est en réparation, puis un second bateau achevé, n’attendant que son moteur. “Des bateaux sur la montagne! c’est toi, qui les as fait?” La question est superflue, Jean Louis les a fabriqués de ses mains…
Nous souhaitons à Jean Louis de continuer à réaliser ses passions, elles nous font rêver.
Un grand merci à Pierre Rubod pour son aide précieuse... PHG Avril 2009 |
même ces curieux petits dériveurs plats de son invention avec lesquels il espère battre un record de vitesse... On sent bien que d’autres projets couvent derrière ces yeux pétillants de malice, comme l’indique un mat énorme récupéré d’un voilier de compétition. |
Autrefois, beaucoup d’agriculteurs de Saint Pierre avaient une vigne et faisaient leur vin; ce n’était pas des grands crus prestigieux, mais juste d'honnêtes breuvages blancs ou rouges, titrant au plus 10° d’alcool, destinés à satisfaire le gosier des habitants. De nos jours, Bébert est le dernier à perpétuer cette tradition à Saint Pierre d’Alvey, alors que les coteaux proches de Jongieux, plus propices, en ont fait une industrie. C’est sur le flanc sud d’une colline, au Mas, que se niche le petit vignoble que Bébert entretient avec soin, en perpétuant la tradition familiale. On est frappé par la diversité des plants: en blanc, on trouve de la Jacquère, du Chardonnay, de la Roussette, du Rayon d’or ... en rouge on trouve des Gamay dont un très foncé, nommé teinturier, du Pinot, du Montmélian, ainsi que d’autres aux noms plus hermétiques comme le 45-46, ou le 54-55. Certains ceps ont plus de 50 ans, ils ont été plantés par le père de Bébert. Les pieds sont espacés de 90 cm; les anciens préféraient tous les mètres. Les vignes sont taillées pour pousser en archets sur 4 fils. Il y a bien du travail avant d’arriver à remplir les verres: tailler les gourmands, sulfater, éclaircir, faire des voeux pour que la météo soit favorable et que le soleil et l’eau mûrissent en final de beaux grains prêts à être vendangés en septembre. |
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La dernière vigne de Saint Pierre chez Albert Magnin... |
Sitôt vendangés, blancs et rouges sont traités séparément: le raisin destiné au rouge est broyé, avant d’être cuvé environ 9 jours, jusqu’à ce qu’il ait fini de bouillir, dans la grosse cuve en bois située à côté du pressoir. Le jus fermenté est soutiré et mis dans des gerles; le fond de cuve est pressé, et ce jus va rejoindre le précédent. Il reste le marc dans le pressoir, qui servira à faire la tomme au marc ou pourra être distillé. Le jus est mis en tonneau mais ce n’est pas fini: dès que le vin s’éclaircit, ou bout de trois mois environ, on soutire le vin avant de le remettre dans le fût soigneusement lavé, méché au soufre. L’opération est répétée encore une fois, et on la pratique ensuite chaque fois qu’on change le vin de fût. pour le blanc, les grappes broyées vont directement au pressoir; le jus est bouilli en tonneaux; la durée de fermentation, autour d’un mois, dépend du sucre du raisin et de la température. Le vin est ensuite transvasé dans un tonneau méché au soufre. Cette opération sera répétée en mars. |
Et voilà, y’a plus qu’à goûter dans la fraîcheur de la cave; c’est vrai que ce petit rouge bien coloré et parfumé a un arrière goût de reviens-y! L’an prochain, j’essayerai de ne pas rater les vendanges; et pourquoi pas, on pourrait faire une fête au village à l’occasion ... PHG nov 2009 |
En hommage à René COTTAREL... |
Le samedi 24 avril 2010, une foule de parents, voisins, amis était réunie à l’église autour du cercueil de René COTTAREL. Tous tenaient à accompagner cet homme méritant jusqu’à sa dernière demeure. René COTTAREL, né le 2 janvier 1918 à ST PIERRE d’ALVEY fut maire de cette commune durant 24 ans et a largement contribué à son évolution. Né d’une modeste famille d’agriculteurs de st Pierre, son père François avait déjà occupé le siège de premier magistrat de la commune pendant 15 ans, et c’est naturellement que René s’intéresse aux affaires communales d’abord en tant que conseiller municipal puis en tant que maire du 24 mars 1965 au 17 mars 1989.
Il avait terminé son service militaire, mais quand la guerre est déclarée, il est remobilisé dans l’infanterie de Savoie, où il servit en tant que voltigeur. Affecté au fort du Lavoir ce repaire de Haute Maurienne sur le front Italien, il vécut des moments difficiles “ dans le froid et l’humidité et ne voyant jamais le soleil ” disait-il. En mars 1945, il fut chargé d’accueillir les prisonniers Français revenant d’Allemagne arrivant à la gare de CHAMBERY et de les accompagner à leur domicile. Il racontait volontiers la fête qu’engendrait ce retour dans la famille, mais quelquefois l’accueil n’était pas à la hauteur des espérances du prisonnier, en 4 ans d’absence, la place avait été prise !.
Après la guerre, cet homme de valeur met son talent et ses compétences au service de la commune. Il sera réélu régulièrement durant 4 mandats de 6 ans. Son mandat a été marqué par l’adduction d’eau communale et par l’arrivée du téléphone, grands événements !.Certes ces grands chambardements auraient vu le jour à un moment ou à un autre…plus tard, mais grâce à la pondération,au savoir faire, à l’opiniâtreté de René COTTAREL, ces opérations ont pu voir le jour rapidement, sans conflits, et pour la satisfaction de l’ensemble des administrés. Au XXIesiècle, il est difficile d’imaginer les difficultés qu’engendraient la pénurie d’eau pour le chef d’exploitation, la mère de famille, le bétail. Dans certaines amilles, l’eau n’était même pas disponible au robinet dans la cour ! Les corvées d’eau représentaient une grande préoccupation : il fallait aller au ruisseau ou à la fontaine avec des seaux, conduire les bêtes à l’abreuvoir et quelquefois casser la glace!. Revenons sur cet épisode de la vie de ST PIERRE et de l’œuvre de son maire. Le 6 octobre 1966, un article paraissait sur le Dauphiné intitulé “ plusieurs villages privés d’eau à ST PIERRE ”.
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M. COTTAREL avait le sens des relations publiques ! Il est interviewé et il indique que les projets successifs d’adduction d’eau n’ont jamais pu aboutir faute de subventions et surtout il se fait photographier, allant lui-même puiser l’eau avec un joug sur les épaules aux extrémités duquel se trouvent deux seaux . Cet article sur le Dauphiné a été le point de départ de l’aventure. Après études réalisées par l’ingénieur des Ponts de l’époque, Monsieur Lucien LAGIER BRUNO, ” il s’avère que les sources de “ Fontaine Froide ” et de la “ Cartarie sont insuffisantes pour alimenter la commune.
Avec les communes voisines, René COTTAREL fonde alors le Syndicat du FLON. Un projet viable voit le jour avec la source du Rizolet à MEYRIEUX TROUET. Pour le paiement de ce bien précieux, un forfait est appliqué, dont personne ne contestera le prix tant l’attente fut longue. L’adduction d’eau fut à l’époque prioritaire sur l’entretien des routes et de l’entretien des bâtiments communaux. Un souvenir encore, c’est celui de René COTTAREL devant le monument aux morts présidant les cérémonies du 11 novembre après la guerre. Les sampierrants retenant leurs larmes à l’appel des noms et prénoms de leurs proches, morts pour la France. Ces moments étaient empreints de grande émotion, cet homme de cœur a su les rendre inoubliables. D’autres de ses batailles n’ont pas été couronnées de succès malgré la grande implication de leur auteur. On se souvient entre autre de la fermeture de l’école. Ce fut pour lui un déchirement et jusqu’au bout il multiplia les démarches pour que l’Inspecteur d’Académie abandonne ce projet de fermeture. Seul l’intérêt de la commune animait M. COTTAREL, l’indemnité qu’il percevait pour ces tâches de tout ordre était, à l’époque, dérisoire. Les San Pierrans en garderont le souvenir et le remercient du fond du cœur pour son dévouement. A ses enfants Annie et Christian , à ses nombreux petits enfants et à toute sa famille, nous présentons nos sincères condoléances.
Yvette et Pierre RUBOD |
René COTTAREL et son adjoint Alfred GRANDJEAN ont négocié l’achat des parcelles nécessaires pour la construction des réservoirs et des stations de pompage, ainsi que le passage des canalisations du réseau. L’eau coule sur les éviers à partir de 1975, l’installation est achevée en 1976, permettant de supporter plus facilement les effets de cette année de sécheresse. |